En clinique, plusieurs clients nomment des inquiétudes face à la prise de poids depuis leur arrêt de travail ou la prise d’un nouveau médicament. Cependant, la perte de poids ne devrait jamais être l’objectif principal en réadaptation !
En réadaptation, tant sur les plans de la santé mentale que de la santé physique, notre corps est susceptible de vivre des changements drastiques tels que la prise de poids, la perte de force musculaire, la perte d’énergie, etc. Ceux-ci peuvent s’avérer démotivants et distrayants. Lors de ces moments difficiles, le patient doit se concentrer davantage sur les aspects contrôlables de sa vie tels que les habitudes de vie. Plusieurs études démontrent que de saines habitudes de vie mènent à une meilleure qualité de vie ainsi qu’à une santé globale accrue, et ce, peu importe le poids.
Prenons l’exemple des antidépresseurs. Ces derniers peuvent s’avérer nécessaires à la réussite de la réadaptation d’un individu, mais ils comportent parfois des effets négatifs comme la prise de poids. Une étude australienne (Shi Z et al., 2015) a comparé le poids après la prise d’un antidépresseur chez des femmes ayant de bonnes habitudes de vie à des femmes qui étaient fumeuses, sédentaires et suivant un régime alimentaire de type américain. L’analyse comparative conclut que les femmes ayant de mauvaises habitudes de vie prenaient en moyenne 4,6kg de plus en 4 années que les femmes qui ne fumaient pas et qui pratiquaient des loisirs tout en prenant des antidépresseurs.
Qu’est-ce que l’on retire de cet exemple? La réponse : il est primordial de s’occuper de la blessure physique ou psychologique en premier lieu. Ensuite, avec l’aide d’intervenants durant le processus de réadaptation, commencer par adopter des loisirs qui nous font bouger et surtout qui nous font plaisir ! On se concentre sur ce qui est contrôlable. Par la suite, de manière saine et progressive, la qualité de vie s’améliore, on diminue la prise de médicaments et conséquemment les effets secondaires (poids stable, meilleure humeur, meilleure capacité énergétique, etc.).
Ceci mène à de meilleures capacités pour s’activer et pour mieux s’alimenter. Cette boucle fait en sorte que notre première inquiétude, soit celle d’un gain de poids ou de perte de force, se voit diminuée, et ce, sans même avoir directement travaillé sur celle-ci.
Finalement, rappelons-nous que les chiffres sur la balance ne nous déterminent pas en tant qu’individus et que nos processus de réadaptation sont propres à chacun… Ce qui nous importe c’est d’améliorer LA QUALITÉ DE VIE et le reste suivra!
Rédigé par Valéry Alain, TRP
Référence de l’étude : Shi, Z., Atlantis, E., Taylor, A. W., Gill, T. K., Price, K., Appleton, S., . . . Licinio, J. (2017). SSRI antidepressant use potentiates weight gain in the context of unhealthy lifestyles: results from a 4-year Australian follow-up study. BMJ Open, 7(8), e016224. doi:10.1136/bmjopen-2017-016224